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Pétition citoyenne, rassemblements, grèves des enseignants… Depuis fin avril, lamunicipalité, les parents d’élèves et les professionnels de l’éducation sont dansl’action contre les baisses de moyens et notamment les non-remplacements massifsd’enseignants dans les classes. Ils ont obtenu une première victoire.

Depuis le début de cette année scolaire, pas moins de 200 enfants (sur 2 000 à Bonneuil) se sont trouvés aux portes de l’école car leurs professeurs n’étaient pas remplacés. Après les congés de printemps, jusqu’à 14 classes n’avaient pas de professeurs, absents pour maladie ordinaire, formation, ou pour raison de Covid.

En soutien aux élèves, parents et direction d’écoles, la municipalité a lancé une pétition « en faveur d’un plan d’urgence pour l’école » qui, en 3 semaines, a recueilli plus de 700 signatures. Chaque matin, dès le 6 mai, des élu·es étaient présents aux entrées des écoles, pour des actions d’information et de mobilisation.

Vingt jours plus tard, le 25 mai, le maire, Denis Öztorun, et sa 1re adjointe déléguée à l’enfance, Virginie Douet-Marchal, se réunissaient avec la directrice académique des services de l’Éducation nationale du Val-de-Marne. L’occasion, pour des représentantes de parents d’élèves invitées par le maire, parmi lesquelles la FCPE, d’exprimer des inquiétudes fortes sur les retards d’apprentissage des enfants et… les situations dépressives de certains élèves.

« La suppression de postes au sein de l’Éducation nationale n’arrange pas les choses », a souligné le maire à l’adresse de la directrice académique. Il avait déjà exprimé au grand rassemblement du 7 mai devant l’école Cotton : « Depuis une année maintenant, nous demandons des moyens à l’Éducation nationale. On nous répond que c’est difficile. Le Covid n’est pas le seul responsable de cette situation. Des absences auraient pu être anticipées. »

La directrice académique a informé les élus du recrutement de 101 enseignants dans le Val-de-Marne pour la rentrée. Reste à savoir, combien pour Bonneuil, et y aurat-il des quotas de remplaçants ? « Nous resterons très vigilants, a conclu Virginie Douet-Marchal. D’autant que nous préparons justement la prochaine année scolaire et qu’une classe est menacée de fermeture à l’école Langevin-Wallon. »

« Nos enfants ont besoin d’enseignants »

Vingt jours de mobilisation et 700 signatures de pétitions initiées par la municipalité ont enfin porté leurs fruits. Élu·es, parents d’élèves, organisations syndicales et politiques ont obtenu le remplacement de la plupart des enseignants absents dans les écoles de Bonneuil. Mais la vigilance reste de mise… Récit.

Le 6 mai dès 8h, devant les écoles RomainRolland et Casanova, le maire Denis Öztorun, sa première adjointe déléguée à l’enfance, Virginie Douet-Marchal et d’autres élus municipaux sont venus, pétitions en mains en faveur d’un plan d’urgence pour l’école, en soutien aux parents, aux élèves et aux directions d’écoles.

Depuis le début de l’année scolaire, jusqu’à 200 enfants ont été renvoyés chez eux, en l’absence de leurs professeurs, parfois le même jour, pour ne pas surcharger les classes en raison du contexte sanitaire. Un casse-tête nourri d’inquiétudes fortes. « Je viens de laisser ma fille à l’école Casanova, commente Aline. J’espère qu’on ne va pas m’appeler pour venir la chercher car je pars au travail. Je suis inquiète pour ses apprentissages… ». « Nous avons aujourd’hui 3 classes sans remplaçants, relate le directeur de l’école Romain-Rolland A. Je dois appeler les parents un à un pour qu’ils viennent chercher leurs enfants ».

Le lendemain, une centaine de personnes se rassemblaient devant le groupe Cotton. « Cette semaine, 14 enseignants ne sont pas remplacés à Bonneuil, annonçait au micro Patrick Douet, l’ancien maire de Bonneuil, venu soutenir son successeur Denis Öztorun, rejoint par le syndicat CGT des agents de la Ville et du Département, la FCPE et de nombreux parents d’élèves. Denis Öztorun a rappelé le désengagement de l’État. « À la question, faut-il que nous mettions en place des animateurs pour garder les enfants, je réponds : l’école n’est pas une garderie. Nos enfants ont besoin d’enseignants. Si aucune avancée n'est obtenue, nous ne serons plus devant, mais DANS l'école ! » Pour Nassira Kouki, représentante de la FCPE, « il va falloir arrêter d’attendre. Nous allons rencontrer l’Inspecteur de l’Éducation nationale pour exprimer nos demandes ».

Le 10 mai, une première nouvelle tombe : « L’Inspecteur a annoncé le remplacement de deux professeurs pour ce matin. C’est déjà ça... », commente Virginie DouetMarchal. Devant les écoles Henri-Arlès, Akli Mellouli, adjoint au maire s’indigne : « Les enfants de Bonneuil doivent avoir les mêmes droits à l’éducation que ceux d’ailleurs ». Pour Marouane Kadi, conseiller municipal et parent, « la situation est inadmissible. Ma fille n’a pas eu cours pendant un mois et demi… »

La mobilisation a suivi devant chaque école jusqu’au 25 mai où enfin, un entretien a eu lieu avec la directrice académique. Le 27, devant le groupe Romain-Rolland, le maire se félicitait aux côtés des élu·e·s, des parents, des agents territoriaux, de représentants syndicaux et politiques après 20 jours de mobilisation : « La lutte paye. À force de nous manifester, toutes les classes ont rouvert, sauf deux ». La directrice académique a annoncé le recrutement de 101 professeurs pour la rentrée prochaine dans le Val-de-Marne.

Y aura-t-il un quota pour les remplacements ? La question reste entière. « Nous devons rester très attentifs », a signalé Virginie Douet-Marchal. Et d’annoncer que durant les congés d’été, la municipalité mettra à disposition les moyens pour l’organisation de stages de remise à niveau des élèves en difficultés sur volontariat des enseignants.

Ce qu'ils et elles en disent :

Signez la pétition !

Pour un plan d’urgence pour l’école, la Ville lance une pétition. Sans attendre, le gouvernement doit mettre en place un plan de formation et d’embauches massives de professeurs et de professionnels de santé, pour que ne se creusent pas davantage les inégalités, pour garantir la qualité de l’enseignement, et la sécurité sanitaire de tous !

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