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« L’art urbain au féminin »

Pour sa prochaine exposition, qui aura lieu du 13 novembre au 8 janvier 2022, la Ville de #Bonneuil met en lumière le mouvement street artistique féminin en vous proposant de découvrir, dans la grande salle, 12 artistes françaises et internationales : Aheneah (portugal), Ami imaginaire (france), Carole B (france), Fio Silva (argentine), Hera (allemagne), Iota (belgique), Izzy Izvne (moldavie), Loraine Motti (france), Nadege Dauvergne (france), Noon (france), Parvati (france) et Yoldie (france).

Cette exposition collective, réalisée en partenariat avec l'association Art'Murs, met en avant des femmes artistes qui sont encore aujourd'hui sous-représentées dans les lieux de culture et dans les médias.

A l’aérosol, au point de croix, au marqueur, au pochoir, aux papiers découpés, à la peinture acrylique… découvrez dès le samedi 13 novembre, jours du vernissage, toute la richesse de cet univers et la diversité de ses techniques.

Du côté de la petite salle, l'artiste peintre et graveur, Annie Rosès, vous invite dans un univers d'art atypique et protéiforme. Pour cette plasticienne, la gravure occupe une place particulière. Elle a étudié en ateliers les techniques classiques en taille-douce telles l’aquatinte et l’eau-forte, un procédé d’impression en creux sur plaques de cuivre ou de zinc. Depuis plusieurs années, Annie Rosès expérimente dans son atelier des techniques à la croisée de la photographie et de la gravure, comme autre approche de l’estampe, en s’appropriant l’outil digital devenu incontournable.

Les artistes :

AHENEAH (Portugal)

Artiste et graphiste Portugaise, Aheneah est née en 1996. Inspirée par les techniques de broderie de sa grand-mère, elle remet la technique au goût du jour et propose des oeuvres brodées au format XXL qu’elle place dans les rues du Portugal, d’Espagne, de France et du Royaume Uni. Son travail explore des connexions entre les médias numériques et analogiques en cherchant à déconstruire, décontextualiser et transformer une technique traditionnelle en un graphisme moderne, connectant ainsi les cultures et les générations.

AMI IMAGINAIRE (France)

Street artiste parisienne, Ami imaginaire réalise des collages d'animaux remplis de motifs colorés, dans le but d'égayer la journée des citadins, en réintroduisant des animaux fantaisistes en liberté dans le paysage urbain. Ses oeuvres attirent notre regard et notre imagination et interpellent sur des sujets tels que les relations entre l’homme et la nature, les espèces animales menacées. Elle utilise le plus souvent des techniques d’acrylique, de pochoir et de collage. Son travail d’atelier s’oriente principalement autour des matériaux de récupération qu’elle trouve dans la rue.

CAROLE B. (France)

Née dans les années 80, Carole b. a travaillé en France et en Nouvelle-Zélande, avant de devenir formatrice en vente cosmétiques en centre pénitentiaire. C’est avec le découpage collage qu'elle « s'évade ». Déterminée à devenir artiste à plein temps, sa passion devient son activité principale, la poussant à explorer la technique du pochoir. Son travail est engagé et en lien avec l’actualité. Elle aborde avec malice les codes et les sujets de la culture populaire, entraînant le public dans un monde glamour et teinté d’humour, avec un subtil mélange de force et de douceur, de féminité et de féminisme.

FIO SILVA (Argentine)

Née à Buenos Aires, Fio Silva est muraliste et illustratrice. Elle a commencé à peindre dans la rue il y a une dizaine d'années. Depuis, elle peint tant en Argentine qu’en Europe. La nature et la vie sauvage sont très présents dans ses peintures murales. Les oiseaux en plein vol et aux couleurs vives, sont devenus sa signature ; ils apparaissent de manière récurrente dans son travail. Sa représentation du mouvement, sa force et sa fragmentation donnent une personnalité à ses interventions. Les couleurs qu’elle choisit jouent un rôle important, en fournissant dynamisme et énergie à ses compositions.

HERA (Allemagne)

Née en 1981 à Francfort, Hera forme avec le graffeur Akut, le duo Herakut depuis 2004. Hera a reçu une formation classique, travaillant surtout au fusain et à l’acrylique. Les thématiques qu’elle développe dans son travail solo restent proches de celles qui intéressent le duo : Elle s’évertue à interpréter le monde étrange qui est le nôtre, au travers de l’imagination enfantine et de la figure animale. Le rêve ainsi créé devient alors un bouclier pour s’échapper de la dure réalité, ce qui se retrouve dans leur représentation d’enfants souvent engoncés dans des peaux animales comme, pour se protéger du monde extérieur.

IOTA (Belgique)

Iota vit et travaille à Bruxelles. Attirée depuis l’enfance par l’art sous toutes ses formes, elle trouve vite son thème de prédilection : le portrait. L’apprentissage autodidacte de différentes techniques lui permet de développer de manière plus personnelle la représentation de celui-ci. En mélangeant les corps, les textures, les matières, elle nous plonge dans un univers sans limite où l’inconscient a pris le dessus sur le monde réel. Ses personnages ne sont pas les sujets, mais plutôt des représentations physiques d’émotions et d’ambiances, qu’elle cherche à faire ressentir au public.

IZZY IZVNE (Moldavie)

Izzy Izvne est originaire de Moldavie. Son style mêlant calligraphie et formes 3D est percutant et tout de suite reconnaissable. Elle crée des oeuvres qui dialoguent avec le contexte et l’architecture. L’artiste est attachée à produire des oeuvres qui poussent le public à aller en profondeur et à voir ce qu’il y a au-delà de la peinture. Ses oeuvres jouent sur des effets de trompe-l'oeil et de profondeur et semblent ouvrir des portails vers des dimensions lointaines.

LORAINE MOTTI (France)

Aujourd’hui basée à Lyon, Loraine Motti a été influencée par ses longues résidences en Amérique du Sud. Son style s'est cristallisé dans un univers surréaliste et narratif, peuplé de personnages en mouvement qui interagissent avec leur environnement naturel ou matériel, portant dans chaque scène un regard particulier sur les rapports humains aux objets et à la nature. Un autre sujet récurrent est le paysage, interprété de manière onirique et idéaliste, dynamisé par des choix de couleurs décalées, faisant tendre certains de ses travaux vers un graphisme plus abstrait.

NADEGE DAUVERGNE (France)

Née en 1973, Nadège Dauvergne est dessinatrice et street artiste. Après des études d’arts graphiques, elle intègre les beaux-arts de Reims. Son approche artistique favorise les mélanges d’univers différents pour faire de nouvelles propositions visuelles. Son projet Exodus traite de la présence de la faune sauvage de plus en plus présente dans les villes ; Un phénomène lié aux nouvelles politiques en matière d’écologie, favorisant le retour de la nature en ville et à la dégradation des milieux naturels de ces animaux. Elle travaille au marqueur en atelier, à l’aérosol et à l’acrylique dans la rue.

NOON (France)

Ancienne élève des Beaux-arts de Montpellier, Noon vit et travaille entre Le Languedoc et l’île d’Oléron. Elle explore depuis quelques années le graphisme, l’illustration et revient à sa source avec une peinture graphique et très colorée. Les formes géométriques de ses peintures nous plongent dans un univers onirique et poétique, inspiré par le monde végétal, minéral ou aquatique et l'art nouveau. Utilisant le papier découpé, papier peint et dessin, son univers abstrait et asymétrique apporte un souffle pétillant.

PARVATI (France)

Née en 1986 en Guyane française, Parvati est inspirée par les grands maîtres de la Renaissance et par ses premières années au sein de l’immensité de la forêt équatoriale. Elle arpente l’espace urbain avec des personnages oniriques mi-humains mi-oiseaux, à l’origine métaphore des migrants. Autodidacte, ses techniques allient l’encre de chine, le sfumato, la peinture à la caséine, l’aérosol et le pochoir. Ses oiseaux anthropomorphes collés, souvent à échelle humaine, interpellent le passant et l’interrogent sur la relation entre le bizarre et le beau autant que sur notre propre animalité.

YOLDIE (France)

Street artiste basée à Paris, Yoldie peint à l’aérosol, au marqueur, au pinceau ou à la craie, au gré de ses pérégrinations urbaines. Son langage graphique est un entremêlement de lignes formant des fleurs ou des objets organiques, qui dévoilent toute l’énergie du processus créatif. Sa pratique artistique est intuitive et basée sur l'émotion qui la traverse durant la composition de ses oeuvres. Ses volutes sont le fruit d’une méditation artistique acidulée.

Solidarité avec Shamsia Hassani et toutes les femmes afghanes

Une femme aux grand yeux clos, cheveux au vent, en robe bleue, survole la ville et fait barrage au flux de voitures… Cette oeuvre, sans titre, est signée Shamsia Hassani, surnommée « la première streetartiste afghane » ou encore « la Bansky afghane ». Elle réalise des oeuvres dans la rue, poétiques et tragiques, représentant des femmes libres qui se dressent contre la guerre et les oppresseurs. Âgée de 33 ans, Shamsia Hassani est également professeure de dessin et d’anatomie à l’Université de Kaboul.

Cette oeuvre, elle devait être exposée dans le cadre de l’exposition « L’art urbain au féminin », au centre d’art Jean-Pierre Jouffroy du 13 novembre au 8 janvier. Elle ne le sera pas. Les contraintes qui pèsent sur l’artiste ne lui permettent pas d’y participer. Shamsia Hassani est aujourd’hui menacée dans sa ville, Kaboul, aux mains des Talibans qui font régner la terreur, prétendent taire les femmes et nier leur existence. Suivie par plus de 250 000 abonnés, Shamsia parvient cependant à donner des nouvelles sur Instagram. « Je suis en sécurité, mais je n’aurais jamais imaginé que notre monde tomberait aussi soudainement », a-t-elle récemment publié.

Pour en savoir plus sur l’artiste, rendez-vous sur son site www.shamsiahassani.net et sur Instagram @shamsiahassani