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La crise sanitaire qui continue de peser en cette rentrée a fortement accentué les inégalités à l’école. Consciente des inquiétudes des parents et des enseignants, la Ville de Bonneuil s’engage pour la gratuité scolaire et le droit à une éducation de qualité.

Ce jeudi 2 septembre, près de 1 900 enfants de Bonneuil ont retrouvé leurs professeurs et leurs salles de classe. Une rentrée une nouvelle fois masquée, dans un contexte de crise sanitaire toujours préoccupante avec la menace du variant Delta de la Covid 19. Dix jours plus tôt, Santé Publique France indiquait un taux d’incidence en augmentation dans toutes les classes d’âge et notamment chez les jeunes enfants (0-10 ans). « Une rentrée presque normale », annonce-t-on pourtant du côté du gouvernement bien décidé à garder le cap des « mesures qui ont fait leurs preuves » et a placé le protocole sanitaire à son niveau 2. Le seul maître-mot de la stratégie du gouvernement reste donc la vaccination.

Mais plusieurs syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme. Le premier syndicat enseignant dans le primaire, le Snuipp-FSU craint selon sa porteparole Guislaine David : « une mise en danger dans la communauté éducative et au-delà, car on risque de favoriser la circulation du virus ». Les quatre syndicats enseignants (CGT Éduc’action, Fnec FP-FO, FSU et Sud éducation) ont cosigné un appel pour un « plan d’urgence pour le service public de l’éducation »

Du côté des associations de familles et de parents, si on s’inquiète du contexte sanitaire, on souligne également l’aggravation des inégalités face à l’école. C’est le cas de la Confédération syndicale des familles (CSF), qui déplore une augmentation de 0,75 % du coût de la scolarité, auquel s’ajoute toujours à la charge des familles la fourniture de masques. L’année précédente, l’État avait mis en place une aide exceptionnelle de 100 euros de l’Allocation de rentrée scolaire, elle est supprimée cette année. « Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui un retour à la normale alors que les masques sont toujours obligatoires dans les écoles, que les familles précaires sont de plus en plus nombreuses et que la crise économique continue ? », interroge la CSF. Selon le baromètre des parents, sondage réalisé en début d’été par la FCPE, les parents déclarent que leurs enfants ont des retards d’apprentissage à 51% dans le primaire, 65% dans le collège et 70% dans le lycée. L’association de parents d’élèves réclament par conséquent plus de moyens humains dans les établissements et des effectifs réduits dans les classes pour mieux étudier.

Dans ce contexte, la Ville de Bonneuil a mobilisé tous ses moyens pour organiser une rentrée sereine et solidaire. Elle a notamment opéré près de 400 000 euros de travaux de rénovation et de nouveaux aménagements dans les écoles de la commune. En outre, elle octroie une aide à la rentrée pour les collégiens et lycéens sous forme d’un bon d’achat de 50 euros. Elle se mobilise également dans le cadre du dispositif départemental « SOS rentrée » pour aider les élèves et étudiants privés d’affectation. Enfin, la Ville reste profondément attachée à la gratuité scolaire. « Comme chaque année, nous remettons gratuitement des fournitures scolaires à tous les élèves d’élémentaire, annonce le maire Denis Öztorun. Très peu de villes le font mais nous, nous tenons à garder cette tradition bonneuilloise ancienne. » Cette année, la Ville va ainsi distribuer pour près de 87 000 euros de fournitures : trousses, crayons, cahiers, stylos, gommes, feutres ou encore ciseaux. Auxquelles s’ajoutent la distribution de matériels pour tous les enseignants : manuels scolaires et outils pédagogiques notamment. « Cette action, après une année de crise sanitaire et sociale, est d’autant plus utile et appréciée par les familles, en allégeant les frais liés à la rentrée, tout en participant à l’égalité d’accès à une école de qualité », souligne Virginie Douet-Marchal, 1re adjointe au maire, déléguée à l’enfance.