40 ans de solidarité pour la réussite de tous

La rédaction : Les fournitures sont gratuites à Bonneuil. Pourquoi une telle continuité ?

Virginie Douet :Les enfants sont au cœur de notre politique municipale. Ils sont l’avenir de Bonneuil. Aussi, quelles que soient les ressources des parents, chaque enfant de notre ville doit pouvoir accéder aux mêmes droits. C’est notre conception de la justice sociale, de la solidarité et de l’égalité devant l’éducation. C’est cette volonté qui conduit notre municipalité à distribuer gratuitement les fournitures scolaires de la rentrée aux enfants en élémentaire, et ce, pour la 40e année consécutive.

La rédaction : Quelles autres préoccupations soulève cette rentrée ?

Virginie Douet :Nous resterons vigilants sur les ouvertures conditionnelles de classes dans les écoles Danielle-Casanova et Henri-Arlès. Les livraisons, d’octobre à janvier 2023, des programmes immobiliers (Buttes Cotton 2 à République et Essentiel aux Libertés) risquent d’impacter les effectifs scolaires. Nous veillerons à ce que les familles puissent scolariser leurs enfants et que les effectifs d’élèves par classe soient respectés.

La rédaction : Cela pose la question des effectifs enseignants…

Virginie Douet :Oui, le manque d’enseignants est un important souci. D’après un article du journal Le Monde publié en juillet, pour le 1er degré, un peu plus de 900 candidats sur 1 665 postes ouverts ont été recrutés dans l’académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis et Seine-etMarne). Il y a donc 765 postes non pourvus dans notre académie. C’est une catastrophe liée à la dévalorisation du métier et du salaire des enseignants. Les enseignants absents ou en congé maladie seront-ils remplacés ? Nous saurons nous mobiliser pour garantir de bonnes conditions d’apprentissage pour les enfants de Bonneuil.

Comment la Ville aborde-t-elle cette rentrée ? Virginie Douet, 1^re  adjointe au maire déléguée à l’enfance, répond à nos questions.

À Bonneuil, les élèves en élémentaire se verront remettre, par les élus municipaux et leurs enseignants, leurs fournitures scolaires le jour de la rentrée : trousses, crayons, cahiers, manuels, etc. Pour les familles, c’est une tracasserie en moins et un plus indéniable pour leur pouvoir d’achat.

« La municipalité fait le choix d’offrir l’essentiel des fournitures scolaires, et ce, depuis quatre décennies. Notre action n’est ni une formalité ni un dû. C’est un choix politique, porté par peu de villes, qui fait vivre la solidarité et la justice sociale. Au-delà de l’aide financière, c’est une question d’égalité d’accès à l’éducation » 

Virginie Douet, 1^re adjointe au maire déléguée à l’enfance, à la petite enfance et aux relations avec l’Éducation nationale.

La gratuité scolaire s’est mise en place en 1982 à Bonneuil. Bernard Ywanne, alors maire de la ville, dénonçait déjà cette inégalité face à l’argent qui « vient s’ajouter aux autres, sociales, culturelles, entravant ainsi plus encore l’enfant dans son apprentissage », dans les colonnes du magazine de Bonneuil, en avril 1982. Avant de justifier le choix politique de la municipalité de « multiplier par deux le budget consacré à l’école pour soulager les familles et améliorer les conditions d’acquisition du savoir de leurs enfants. »

En septembre 1982, les enfants recevaient pour la première fois le nécessaire indispensable au bon fonctionnement de leur scolarité, lors de la rentrée scolaire. 40 ans après, la Ville consacre à ce dispositif municipal exceptionnel, un budget de l’ordre de 92 423 euros, soit 43,64 euros par élève. Un choix que peu de villes font. À Bonneuil, on ne lésine pas sur les moyens de la réussite.